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La gestion collective permet d'investir dans un portefeuille d'actifs financiers déjà constitué et géré par des professionnels. En achetant une part de fonds, vous accédez immédiatement à un ensemble diversifié de titres (actions, obligations, monétaire…), ce qui réduit le risque lié à un seul titre. En contrepartie, la société de gestion prélève des frais pour assurer la gestion quotidienne du portefeuille.
SICAV et FCP : deux formes juridiques, un fonctionnement similaire
Les OPCVM existent sous deux formes : les SICAV (société d'investissement à capital variable) et les FCP (fonds commun de placement). Une Sicav émet des actions et vous confère un statut d'actionnaire, avec un droit de vote en assemblée générale. Un FCP émet des parts : vous êtes copropriétaire du portefeuille, mais sans droit de vote. La différence est essentiellement juridique : dans la pratique, l'expérience d'investissement est très proche. La SICAV nécessite un capital initial plus élevé (7,5 M €) que le FCP (400.000 €), mais pour l'épargnant, ce point n'a pas d'impact concret.
Comment fonctionne un OPCVM ?
Chaque fonds est géré par une société de gestion agréée, qui investit les capitaux selon une stratégie définie dans le prospectus. Le principe fondamental est la diversification : investir dans un fonds revient à investir simultanément dans plusieurs titres et plusieurs marchés. Certains fonds sont très généralistes, par exemple un fonds «Actions Monde» qui investit dans de grandes entreprises internationales. D'autres sont spécialisés, comme un fonds «Technologie US», un fonds «Obligations d'entreprises européennes» ou encore un fonds thématique tel que «Transition énergétique».
Dans la plupart des OPCVM, le gérant cherche à faire mieux qu'un indice de référence, appelé «benchmark». Cet indice est choisi pour représenter fidèlement l'univers dans lequel le fonds investit : par exemple, un fonds actions européennes pourra se comparer à l'Euro Stoxx 50, tandis qu'un fonds technologique américain utilisera un indice comme le Nasdaq 100. Le rôle du gérant est alors de sélectionner les titres qui, selon lui, feront mieux que cet indice, ou d'ajuster l'exposition aux marchés pour améliorer la performance. Le benchmark sert aussi de repère pour l'épargnant : il permet de vérifier si la gestion active apporte réellement une valeur ajoutée par rapport à une simple réplication passive de l'indice.
Les arbitrages réalisés par le gérant (achats, ventes, ajustements) sont visibles dans les rapports périodiques publiés sur le site du fonds. Cela permet de comprendre comment la stratégie est appliquée dans la réalité et d'apprécier la cohérence entre le discours commercial et la gestion effective.
Acheter et vendre un OPCVM
Les OPCVM peuvent être achetés via un compte-titres, un contrat d'assurance-vie multisupport ou un PEA, à condition que le fonds respecte les critères d'éligibilité. Pour passer un ordre, il suffit d'indiquer le nom du fonds, son code ISIN et la quantité souhaitée. L'ordre est exécuté à la prochaine valeur liquidative (VL), car les OPCVM ne sont pas cotés en continu.
La valeur liquidative est publiée chaque jour de négociation. Elle correspond à la valeur totale du portefeuille divisée par le nombre de parts. Contrairement aux actions, l'offre et la demande n'influencent pas le prix : seule la performance des actifs détenus fait varier la VL. Chaque fonds fixe une heure limite de passage d'ordre ; au-delà de cette heure, l'ordre est traité sur la VL du lendemain.
Les frais : un élément essentiel
Les OPCVM peuvent appliquer des frais d'entrée ou de sortie, fixés par la société de gestion ou le distributeur. Ils peuvent être réduits, voire supprimés, selon les établissements. Les frais de gestion annuels sont prélevés directement dans le fonds et réduisent la performance nette pour l'épargnant. Certains fonds appliquent également des frais de surperformance lorsqu'ils dépassent un objectif ou un indice de référence.
L'ensemble de ces frais est présenté dans le Document d'information clé (DIC), qui indique le niveau total de frais. Ce document est un outil important pour comparer les fonds entre eux et apprécier le rapport entre coût et qualité de la gestion.
Fiscalité
Hors PEA et assurance-vie, les gains réalisés sur les OPCVM (plus-values et revenus) sont en principe soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30%, ou, sur option, au barème progressif de l'impôt sur le revenu, auquel s'ajoutent les prélèvements sociaux. Les OPCVM investis à 75% en actions et acquis avant 2018 peuvent bénéficier d'abattements pour durée de détention si vous optez pour le barème.
Dans un PEA, les gains sont exonérés d'impôt sur le revenu après cinq ans de détention, seuls les prélèvements sociaux restant dus à la sortie. Dans une assurance-vie, la fiscalité dépend de l'ancienneté du contrat et des montants investis, avec des règles spécifiques au-delà de certains seuils.
Exemples de positionnement de fonds
Un fonds «Actions Europe» investira dans de grandes entreprises européennes, par exemple des groupes industriels, technologiques ou de consommation installés dans la zone euro. Un fonds «Obligations internationales» privilégiera des emprunts d'États ou d'entreprises de différents pays, afin de lisser le risque de taux et de crédit. Un fonds «Petites capitalisations françaises» ciblera des sociétés plus petites et plus volatiles, mais potentiellement plus dynamiques sur le long terme. Un fonds «Climat et transition énergétique» sélectionnera des entreprises actives dans les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique ou la mobilité propre.
Ces exemples montrent que chaque fonds possède une identité propre, définie par sa zone géographique, son type d'actifs, son secteur ou son thème d'investissement (on parle alors de fonds thématiques). Le choix d'un fonds doit donc être cohérent avec votre horizon de placement et votre tolérance au risque.
OPCVM ou ETF : quelle différence ?
Les OPCVM traditionnels sont généralement gérés activement : un gérant sélectionne les titres et ajuste le portefeuille dans le but de faire mieux qu'un indice de référence. À l'inverse, les ETF (fonds indiciels cotés) cherchent à reproduire le plus fidèlement possible la performance d'un indice, de façon mécanique. Ils sont cotés en continu en Bourse, comme des actions, alors que les OPCVM ne sont valorisés qu'une fois par jour via leur valeur liquidative.
Les ETF ont, en règle générale, des frais plus faibles que les fonds gérés activement, car ils ne nécessitent pas de sélection de titres par un gérant. Les OPCVM, eux, offrent une plus grande liberté de gestion et peuvent être pertinents sur certains marchés où l'expertise humaine apporte une réelle valeur ajoutée.
PEA : quels fonds sont éligibles ?
Un OPCVM peut être logé dans un PEA s'il investit au moins 75% de ses actifs en actions européennes. Certains ETF sont également éligibles au PEA, notamment ceux qui répliquent des indices européens comme le CAC 40, l'Euro Stoxx 50 ou des indices actions Europe plus larges. En revanche, les fonds majoritairement investis en actions américaines, asiatiques ou mondiales ne peuvent pas être inscrits dans un PEA.
Le PEA offre un cadre fiscal avantageux pour investir en actions européennes, que ce soit via des titres en direct, des OPCVM ou des ETF éligibles. Il est donc important de vérifier, pour chaque fonds, son éligibilité au PEA avant de passer un ordre.
À retenir
Les OPCVM sont un moyen simple et efficace de diversifier son épargne, d'accéder à des marchés variés et de bénéficier de l'expertise de professionnels. Le choix entre OPCVM et ETF dépend de vos objectifs, de votre horizon de placement et de votre sensibilité aux frais. Le PEA offre un cadre fiscal intéressant, mais impose des contraintes géographiques. Comprendre le fonctionnement des fonds, leurs frais, leur fiscalité et leur positionnement vous permet de les utiliser comme de véritables outils au service de votre stratégie patrimoniale.